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Le premier mai à Vitry

La première étape de la marche Paris-Nice a été la ville de Vitry. Le lieu avait été choisi parce qu’un collectif s’y était construit et avait fait parler de lui en occupant, d’abord le centre des Impôts, puis le trottoir devant celui-ci pendant près de trois mois.
Pour la première journée, la centaine de marcheurs était accompagné par un millier de manifestants qui avaient défilé dans la manifestation syndicale. Ce fut un grand moment de voir l’avenue, entre l’Hôtel de Ville et l’église, se remplir de sans-papiers en lutte. Une partie des membres du collectif étaient allés à sa rencontre et avaient fusionné dans l’allégresse. Les autres, avec le comité de soutien, préparaient l’accueil sur la place du marché avec sono, musiciens et repas chaud.
Un grand nombre d’interventions vont se succéder au micro pour saluer les marcheurs et leur souhaiter un bon trajet. Safiatou, au nom du collectif, soulignait leur courage et les remerciait pour leur effort, car en traversant le pays, ils allaient défendre la cause de tous les sans-papiers.

Faire confiance à la Gauche ?
Notre organisation est intervenue pour mettre l’accent sur la nécessité de l’autonomie et le danger de faire confiance à la Gauche. Car le trajet avait été défini en le jalonnant de municipalités de Gauche et en espérant que celles-ci faciliteraient l’accueil, en particulier en prêtant des lieux pour dormir.
Première étape, première déconvenue. La municipalité de Vitry n’a pas donné de gymnase comme demandé mais un terrain dédié aux cirques.
Heureusement que nous avions toujours les tentes et les couvertures qui nous avaient servi aux Impôts et qu’on nous a prêté deux immenses tentes. Les marcheurs, pour leur première nuit, ont eu froid, mais ont été heureux de l’accueil organisé par les sans-papiers et les soutiens. Dont un vrai soutien du PCF en contradiction mal assumée avec la position de la municipalité. Peu de temps avant, la Mairie nous avait fait savoir qu’elle soutenait le mouvement CGT et elle conseillait au Collectif de Vitry d’aller manifester ailleurs qu’à Vitry. Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, qu’elle ait réservé un accueil froid à la marche Paris-Nice.

Trouver les soutiens en forçant le respect
Le lendemain matin, les marcheurs repartent. Deux membres du collectif sont parmi eux. Ils passeront devant la statue de Rouget de l’Isle où ils chanteront la marseillaise des sans-papiers. Un détournement que l’Etat français n’a pas encore relevé.
A Evry, même chose, ils dormiront sur un terrain. Heureusement, plus au Sud, c’était le grand large. Des milieux militants vont se lever dans les petites villes pour organiser les accueils. Ils étaient peu au fait des contradictions au sein du mouvement des sans-papiers et ils s’en moquaient. La principale lutte de résistance à Sarkozy venait chez eux. Tout ce qu’ils voyaient c’était des sans-papiers courageux qu’il fallait soutenir. Quant aux Mairies, dans la plupart des étapes jusqu’à Lyon, elles vont ouvrir gymnase ou salle des fêtes lors de leur passage.

Militants VP de Vitry

Voir aussi sur la marche Paris-Nice des sans-papiers :

- Retour de la marche Paris-Nice
- Extrait des interventions de VP au cours de la marche

- Un article d’analyse plus générale du mouvement actuel La plus grande grève ouvrière depuis 1995 !
- La déclaration de VP A bas le consensus chauvin, unité des travailleurs Libre circulation, régularisation de tous les sans papiers
- Le tract unitaire de soutien à la marche Nous Soutenons Les Sans-papiers En Marche Pour La Régularisation

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