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Organiser les ruptures : de la résistance à la révolution
Partisan N°234 - Janvier 2010
Une année s’achève, une autre commence au solstice d’hiver. C’est un choix arbitraire. Il fut un temps où la nouvelle année commençait au 1er avril ! Par contre, faire le bilan de l’action qui s’achèvent, se fixer des objectifs et un plan de travail pour l’année à venir, est une saine manière de faire de la politique. A VP, nous apprécions l’année 2009 comme ayant été stimulante et riche. Ce bilan surprendra ceux qui en jugent en considérant l’emploi, ou plutôt le chômage, le pouvoir d’achat, les conditions de travail, les impôts locaux, etc, et en y ajoutant le problème des directions syndicales. Nous faisons bien évidemment le même constat. Les attaques de la bourgeoise sont très dures et les résistances ne sont pas à la hauteur des défis. Mais regardons l’année écoulée du point de vue des ruptures, des sauts, dans la conscience et de l’organisation politiques de notre classe, celle des prolétaires et des exploités.
La bourgeoisie est à l’offensive, mais elle marche sur des œufs. Elle domine et gère avec une certaine habileté, mais elle « cherche consensus désespérément ». Sans remonter aux Grenelles de ceci et de cela, au G20 qui fait semblant de contrôler les banques, regardez le plan anti-grippe A, ou le débat sur « l’identité nationale », elle cherche à rassembler autour d’elle, sans vraiment convaincre.
L’année 2009 a démarré avec la mobilisation des quartiers populaires en solidarité avec nos frères palestiniens de Gaza. Elle se termine avec le congrès de la CGT à Nantes et une nouveauté historique : l’opposition au réformisme de la direction confédérale est déclarée, ouverte et motivée. Les grandes manifs de janvier et mars ont débouché sur... une remise en cause des directions syndicales. Remise en cause confirmée par les travailleurs des boîtes en lutte contre les licenciements, qui ont essayé de se coordonner. Rappelons-vous la manif du 17 septembre à Paris. N’oublions pas les cinq mois de grève dans les facs avant l’été. Ni la manif des femmes du 17 octobre. Ajoutons-y la grève des travailleurs sans-papiers sur la région parisienne. Les encouragements nous viennent aussi de l’Inde et du Népal, où la lutte révolutionnaire progresse sous direction de partis maoïstes. Ce ne sont là que quelques exemples, parmi ceux qui ont eu des échos dans Partisan.
Bien sûr ces luttes ont rarement débouché sur des victoires ou des reculs du gouvernement. De ce point de vue le bilan est sombre. Mais ce qui est encourageant c’est que dans ces combats contre les licenciements, pour la régularisation des sans papiers, des travailleurs progressent en conscience et aussi en organisation. Nous le vivons et le voyons, à l’échelle de notre organisation.
La conscience du capitalisme comme système, dont la clé du changement est le pouvoir économique et militaire, permet de poser la lutte pour le communisme comme alternative. Mais il y a aussi la conscience de l’impasse du réformisme : rejet des directions syndicales embourgeoisées, rejet du réformisme politique. Faites-vous confiance, vous, à tous ceux qui mettent toute leur énergie à préparer les prochaines élections régionales ? Il y a même, parfois, la conscience du semi-réformisme, révolutionnaire en paroles et réformiste en fait : avez-vous vu comment certains (pour ne pas en rester aux allusions : LO, le PCOF...) ont collé à la confédération CGT et à sa revendication d’une circulaire pour les sans-papiers, et comment les mêmes et bien d’autres ont refusé de soutenir la candidature de Jean-Pierre Delannoy contre Bernard Thibault ?
L’année 2010 nous réserve de nouveaux combats !
Non les élections régionales, mais la nouvelle « réforme » des retraites, la solidarité avec le peuple palestinien, la lutte contre l’intervention française en Afghanistan ! Approfondir, c’est la conscience, consolider, l’organisation voilà les tâches de l’année qui vient ! Pour VP cela implique entre autre : notre école de base, notre enquête auprès des travailleurs. Mais c’est valable dans tous nos engagements : jeunes, sans-papiers, opposition CGT, solidarité internationale. A propos de solidarité internationale, nous avons mobilisé pour le CITA (conseil international des travailleurs de l’automobile) de Hanovre en octobre.
L’opposition à la guerre en Afghanistan, la solidarité avec les Palestiniens, le soutien aux travailleurs népalais, le mouvement anti-impérialiste en général et les initiatives internationales sont faibles en France et dans le mouvement ouvrier en particulier. Perspectives pour 2010 et au-delà : n’ayons pas peur d’être internationalistes concrètement, comme d’aborder concrètement la question du système capitaliste, du pouvoir, et de la politique !
Meilleurs vœux de conscience et d’organisation !
Ayons des principes, des convictions solides, en un mot : une ligne politique. Construisons des solidarités, des initiatives communes, en un mot : une organisation communiste révolutionnaire. Ne souhaitons rien : étudions et agissons. C’est ainsi que nous progresserons... de la résistance à la révolution ! De la dureté de la vie sous le capitalisme à la perspective stimulante du communisme.

