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L’ANI du 11 janvier : un cran de plus

Défendre la compétitivité = défendre l’entreprise dans la concurrence + combattre les travailleurs ! Voilà le véritable enjeu de l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier et de la loi qui s’ensuit. Nous les combattrons de toutes nos forces, au-delà de la manif du 5 mars (1).
L’ANI franchit un cran de plus dans le sens libéral et cogestionnaire. Si Sarkozy en rêvait, c’est le sale boulot du PS de nous faire avaler que la déréglementation, c’est moderne et performant, de restaurer la légitimité capitaliste pour mieux désarmer les travailleurs.

 

Faire reculer le droit du travail, et faire avancer le diktat patronal :
- Supprimer la notion de licenciement collectif, et par là le collectif de travailleurs, réduit à une somme d’individus soumis aux exigences patronales. Ceci aurait des conséquences graves pour les boîtes en lutte contre leur fermeture. Par exemple pour les Fralib : pas besoin d’un 4ème PSE si le 3ème est rejeté en Appel.
- « Simplifier radicalement les modes de rupture des contrats de travail » (2). C’est en clair rendre automatiques et inattaquables les licenciements individuels.
- « Accroître la mobilité interne », c’est de fait annuler la portée effective du contrat de travail, puique le salarié devra « en cas de besoin » accepter un changement de poste ou de lieu de travail.
Du coup, la moitié du Code du Travail est foutue en l’air, et même la totalité si l’on considère la facilité à se débarrasser des résistants.

 

Faire reculer les organes et marges de défense des travailleurs :
- Engagement dans la cogestion. Participation avec voix délibérative aux conseils d’administration des grosses entreprises, de représentants des salariés. Ils restent très minoritaires bien sûr, donc que des avantages patronaux.
- « Débattre et mettre en oeuvre les piliers d’un nouvel ordre social davantage adapté aux contraintes issues de la mondialisation ». En conséquence attendue, recul de l’activité syndicale combative et freins à la résistance collective.
- Réduire les délais d’intervention juridiques pour les Prud’hommes, avocats et cabinets de conseil. Ils devront dans des délais raccourcis effectuer l’ensemble des démarches de constitution de dossiers, recours etc.

 

Le Droit, la Justice et les idées suivent la réalité, et le rapport des forces. La crise du capitalisme se durcit, on durcit la loi de l’exploitation. La concurrence s’aiguise, on développe la philosophie de la compétitivité : « Plus de flexibilité, c’est aussi plus de sécurité » ; la facilité du licenciement favorise la création d’emploi ; et la liberté du patron, c’est le bonheur de l’ouvrier !
Ne nous laissons pas désarmer. Organisons la résistance collective de classe contre cet accord pourri et cette loi scélérate !

 

B.C. et F.

 


- 1) Voir notre tract, voir notre blog "Où va la CGT ?".
- 2) Les citations sont de Philippe Bigard, défenseur du texte (Le Monde, 18/02/2013).

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