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Tous ensemble, bien sûr ! Mais avec qui, pour quoi et contre qui ?

Tract du 20 novembre 2007

Le tract d’origine en fac simile, à télécharger ci-contre


Paris, Lille, Marseille, Lyon, Toulouse et ailleurs le 20 Novembre 2007
Tous ensemble, bien sûr !
Mais avec qui,
pour quoi,
et contre qui ?

L’évidence d’être ici tous ensemble

Cheminots de la SNCF et de la RATP qui ont poursuivi la grève depuis mardi malgré toutes les tentatives honteuses de leur faire reprendre le travail (Thibault qui déclare que « la grève pourrait être raccourcie » avant même qu’elle commence… La honte ! Heureusement qu’il y a la base des cheminots dans les dépôts !). Jeunes étudiants (souvent salariés) qui étendent le mouvement dans les facultés contre la privatisation de l’université et sa soumission accentuée au MEDEF. Salariés de la fonction publique, qui partent aujourd’hui en grève pour leur salaire et leurs revendications. Sans-papiers, et collectifs de soutien en lutte contre la loi Hortefeux, contre les rafles, contre les patrons sur-exploiteurs. Salariés du privé nombreux ici aujourd’hui, à l’appel de certaines fédérations et syndicats, pour les salaires, contre les franchises médicales, contre la pénibilité du travail, pour la retraite anticipée…

Nous sommes aujourd’hui ici ensemble, car un sentiment d’évidence s’impose. C’est une seule attaque que nous subissons, sur tous les fronts en même temps. Et à une attaque frontale, il faut une réponse frontale, unie et déterminée.

Nous voulons que cela cesse, nous voulons donner un coup d’arrêt à ce rouleau compresseur !

La politique de Fillon/Sarkozy

Sarkozy et Fillon ont un programme général c’est celui des grands monopoles et du MEDEF. Il s‘agit de la « modernisation » de la France impérialiste (gains de productivité, transformation de l’appareil d’Etat, relations sociales, idéologie, éducation etc.) pour l’adapter à la période moderne de la mondialisation généralisée. Et ce programme général, ils le développent sur tous les fronts en même temps : éducation (loi Pécresse), santé (franchises médicales), retraites, chasse aux sans-papiers, code du travail et contrat unique, « travailler plus pour gagner moins », appareil judiciaire etc.

D’une certaine manière, les exploiteurs, au MEDEF ou au gouvernement n’ont pas le choix : la politique qu’ils mènent est celle du capitalisme dans la guerre économique mondiale qui impose ses règles du jeu. D’autres à leur place auraient fait pareil, avec plus ou moins de formes, de temps, de manières. D’ailleurs, le PS est aux abonnés absents (il soutien en fait la réforme des régimes spéciaux), ses chefs désertent pour aller à la soupe de Sarkozy.

« Tous ensemble » contre Sarkozy

Nos grèves, la jonction de nos mouvements, la convergence de nos luttes donnent évidemment un caractère politique à nos manifestations d’aujourd’hui. Là encore, c’est évident, et d’ailleurs, c’est pour beaucoup d’entre nous une raison de notre présence ici.
Nos dirigeants syndicaux multiplient les déclarations pour faire reprendre le travail, pour éviter cette convergence des luttes, pour affirmer que ces mouvements n’ont rien à voir, rien de politique. Ils se moquent du monde, se moquent de nous. Ils sont englués dans la collaboration de classe, donnent largement plus d’importance aux conversations d’experts dans les ministères qu’à la lutte des classes sur le terrain. Il n’y a que la détermination féroce des grévistes qui les empêche de trahir ouvertement comme l’a fait la CFDT.

Nous nous battons contre le gouvernement Sarkozy/Fillon, contre la restructuration capitaliste dans tous ses volets. Dans ce combat, nous devons en plus démasquer et dénoncer tous nos faux amis, ceux qui nous trahissent en cachette et nous plantent des couteaux dans le dos !

Aujourd’hui, nous croyons être faibles, isolés, divisés, impuissants, nous sommes trahis par ceux qui s’affirment nos dirigeants. L’histoire prouve que c’est dans la lutte des classes que la classe ouvrière, les travailleurs trouvent l’énergie incroyable de surmonter leurs difficultés, de se débarrasser de leurs illusions, de faire changer les choses par leur PUISSANCE et leur UNITE. Cela a été le cas en Mai 68 il y a bientôt quarante ans. Cela a été le cas en Russie en novembre 1917, il y a quatre-vingt-dix ans.

Tous ensemble, pour la convergence des luttes, vers la grève générale. Bien sûr. Mais pour quoi ?

Il ne suffit pas de résister pied à pied (mais encore faut-il le faire…) Il ne suffit pas de scander « De cette société-là, on n’en veut pas ! » (mais c’est quand même bien vrai !).
Il faut avancer, dans le sens de notre libération, marquer le chemin du futur Mai 68, de la future révolution d’octobre.
Nous devons avancer nos revendications, celles de la classe ouvrière, celles qui font l’unité, celles qui nous libèrent du capital et de sa manière de gérer l’économie, la politique, jusqu’à nos esprits manipulés par les médias.
C’est ainsi que nous avançons dans la défense de nos intérêts, contre la voie de la gestion capitaliste et de la collaboration de classe.

 Nous voulons la retraite pleine et entière à 55 ans pour tous, 50 ans pour les travaux pénibles, sans aucune condition de nombre de trimestre. C’est ainsi que l’on fera l’unité entre étudiants et les anciens, les régimes spéciaux et les autres, les hommes et les femmes, les précaires et les fonctionnaires, les sans-papiers et les travailleurs légaux… En attendant le jour où nous serons les maîtres, et où nous transformerons le contenu même du travail pour en faire une activité libératrice !

 Nous voulons un salaire minimum à 1600 euros nets, base également de tous les minima sociaux. Nous voulons un salaire pour vivre et pas pour survivre. Pour avoir un toit et un logement décent, pour pouvoir éduquer les enfants, pour satisfaire les besoins minima que la société actuelle peut offrir (dont la culture et les loisirs). Nous ne réclamons pas des stocks options ou des parachutes dorés, des caisses noires ou des salaires astronomiques, mais le minimum vital pour tous !

Impossible ? Pas si sûr si nous sommes déterminés et organisés. Et c’est l’image du monde que nous voulons. Oui, nous voulons une révolution, prendre le pouvoir, tout le pouvoir, l’Etat, remodeler l’économie, la politique, la manière de penser même, au service de la classe ouvrière et des travailleurs… C’est cela qui donne sens à la lutte, qui construit l’avenir.

Nous sommes des révolutionnaires, nous sommes des communistes, nous voulons changer de monde, et c’est bien ce que nous préparons dans tous les combats quotidiens