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Un bon symptôme de ce qu’est la dictature de la bourgeoisie : les élections

Partisan N°258 - été 2012

On nous rebat les oreilles sur les élections qui sont quand même le summum de la démocratie.
Une campagne électorale, des discours, des journalistes qui posent des questions, et puis, à la fin le bulletin de vote que l’on glisse dans l’urne. C’est imparable, notre démocratie fonctionne. D’ailleurs, Hollande succède à Sarkozy, c’est la preuve que ça change.

QUELS SONT LES « BONS » CANDIDATS ?

Ce sont ceux qui font partie du système, et de l’alternance. On peut leur poser des questions fines, on est du même monde. Et puis s’ils ne sont pas élus cette fois, il seront les opposants officiels. Ils sont pour le système capitaliste, et veulent l’améliorer, bien sûr. Ils sont pour l’ordre mondial, le respect de l’ONU, ils soutiennent l’Europe capitaliste, Israël, nos soldats… Les mauvais sont insaisissables, peuvent critiquer les journalistes, les patrons de la chaîne de télé, les trafics de l’État… Bref, ils peuvent être insolents.
On comprend que les patrons des chaînes télé n’en veulent pas. D’ailleurs l’idole de la bourgeoisie mondiale, Barack Obama, a jugé « obsolète et dépassée » l’égalité du temps de parole.

DÉGAGEONS-LES !

Être candidat-président dans notre régime capitaliste, c’est déjà avoir les 500 signatures. C’est aussi avoir un maximum d’argent, des patrons qui soutiennent. Alors, être candidat et ouvrier, c’est être d’un autre monde. Comme l’écrit Philippe Poutou : « Ce soir-là, les humoristes-chroniqueurs- journalistes, mais aussi un philosophe de gauche, se sont amusés de moi, ouvrier candidat pas du tout habitué à intervenir à la télévision, et encore moins dans ce genre d’émissions. Chacun dans son style m’a pris de haut, plus ou moins consciemment, à cause d’habitudes sociales bien ancrées, pour le plaisir de faire le spectacle. » Si on veut que les ouvriers puissent s’exprimer, ce n’est pas dans cette société-là.

CONSTRUIRE CETTE NOUVELLE SOCIÉTÉ.

Nous voulons une société où les classes sociales ne se reproduisent pas, avec des dirigeantEs qui viennent du peuple, qui soient révocables à tout moment. Des conditions de travail où le temps libre sera la principale richesse, où nous pourrons discuter de ce qu’il est important de produire, où la parole politique ne sera pas un luxe réservé aux bourgeois et à ceux à qui l’on a appris à bien s’exprimer. La démocratie commencera à l’école, à la base dans les entreprises, chacunE pourra donner son avis. Une société où il n’y aura plus de séparation entre travail manuel et intellectuel. Alors là, les ouvriers pourront diriger, et non plus être les « sans-voix ». Dans cette société socialiste, il y aura d’abord des conseils ouvriers, avec des délégués élus et révocables, et le « président » sera un élu des conseils comme les autres.

SE FORMER POUR CHANGER LE MONDE

Pour cela, il nous faut un parti qui veuille changer de système. Eh oui, ce ne sera pas spontané. Même en changeant de société, les vieilles habitudes reviennent vite, on le voit dans les entreprises, où les délégués ont du mal à former des remplaçants, et à reprendre le travail. Tout ça ne tombe pas du ciel, il faut combattre les vieilles abitudes qui fait que quand on est prolo, on donne sa voix, on n’ose pas prendre la parole et le pouvoir. C’est pour cela que nous formons des militants à être arméEs politiquement.

Les élections bourgeoises ne servent qu’à faire tourner une minorité de personnes, chargées à vie de nous représenter. Ce n’est pas ça, la vraie démocratie.

À LIRE : Le Monde diplomatique mai 2012, « Les médias contre l’égalité » ; Philippe Poutou, chez Textuel : « Un ouvrier c’est là pour fermer sa gueule ! » ; La plate-forme politique de notre organisation.

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