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S’organiser pour abattre la montagne capitaliste

Partisan N°224 - Janvier 2009

RÉVOLTÉS, NOUS LE SOMMES !
QUE FAISONS-NOUS DE NOS RÉVOLTES ?

Ouvriers révoltés par les licenciements !
Enseignants et parents révoltés par les brutalités policières dans les écoles. Révoltés encore par le saccage de l’éducation frappant d’abord les enfants des travailleurs exploités. Tous révoltés par la suffisance du gouvernement, des bourgeois et du parti au pouvoir dont un député a osé proposé de déduire des revenus imposables les moins-values boursières.
Révolte, luttes de résistances, mais aussi désarroi politique, sentiment d’impuissance. Attente d’un soulèvement, d’une grève générale, d’un « grand soir » en quelque sorte, qui viendrait balayer tout ça.

Paralysie de beaucoup de camarades et de militants, de se sentir minoritaires et donc impuissants.
Ce que nous dit la fable de Yukong, c’est qu’évidemment rien ne se fera sans le soulèvement de la masse des travailleurs. Mais elle nous dit aussi qu’il ne faut pas attendre cette mobilisation pour s’attaquer à la montagne, même minoritaires.

Révoltés, nous le sommes ! Que faisons-nous de nos révoltes ?
C’est parce que nous « piocherons » les montagnes qui pèsent sur les travailleurs, que nous appelons bourgeoisie et patrons, réformistes et illusions, défaitisme et divisions, que nous aurons une chance
de donne des perspectives demain à un mouvement des exploités dont le déclenchement ne dépend pas de nous. Yukong n’a pas prié, mais a pris la pioche.
Rien ne sert aujourd’hui d’en appeler sans cesse à la grève générale comme à une puissance céleste qui viendrait tout régler.

S’ORGANISER EN TANT QUE COMMUNISTES EST LA TÂCHE DE L’HEURE !

A se lamenter de nos divisions et de nos impuissances, nous ne faisons que les perpétuer. En appeler en vain à la grève générale, au mouvement du tous ensemble – nécessaires -, en invoquant leur urgence ou leur priorité sur la nécessité de construire une organisation communiste qui attaque la montagne, nous ne faisons que nous désarmer. Si les ouvriers
sans-papiers avaient attendu que tous soient prêts à la lutte pour l’engager, ils n’auraient rien entrepris et gagné. Si les militants CGT qui luttent pour un syndicalisme de classe attendaient de faire masse, il n’y
aurait aucun espoir de reconstitution d’un syndicalisme de classe. Les batailles qui sont perdues avec certitude sont celles qui ne sont pas entreprises.
De la rencontre entre le soulèvement des travailleurs et les communistes dépend le renversement de la bourgeoisie, ou son recul sur des points essentiels.
Mais pour qu’il en soit, il faut accepter aujourd’hui d’être à contre-courant des idées dominantes parmi les travailleurs. Ne pas adapter son discours à
ce que la majorité est prête à entendre, ne pas se limiter à être anti-capitalistes, ou anti-autre-chose, mais affirmer la perspective communiste. Il ne faut pas gratter la montagne seulement là où c’est facile, à la surface. Il faut s’attaquer à ses fondements, aux illusions des travailleurs. Leur parler vrai. Ne pas dissimuler l’ampleur de la tâche. Etre convaincu qu’aujourd’hui seule une minorité peut s’orienter vers une
perspective révolutionnaire, non pas parce que les autres sont des imbéciles, mais parce que les conditions d’une prise de conscience plus large dans un mouvement de révolte ne sont pas réunies.

CHANGER NOS VIES ET LE MONDE, C’EST POSSIBLE !

Chômage et licenciements partout dans le monde !
Les exploités, les ouvriers, paraissent en surnombre. Les adultes en trop dans les usines, et leurs enfants en trop dans les écoles, que le gouvernement « réforme » pour qu’ils y soient éduqués a minima et en
soient exclus au plus vite.
Trop d’ouvriers, alors que c’est sur notre travail
d’exploités que repose la prospérité des capitalistes !
Voilà la contradiction qui est au coeur de cette crise.
Le capital ne se valorise que par l’exploitation du travail des ouvriers, mais la concurrence pousse sans cesse les patrons à en réduire le nombre en élevant la productivité, mais aussi par les restructurations, à en réduire le « coût » par les délocalisations. Si l’on ne se laisse pas étourdir par la valse des milliards, si l’on comprend que notre travail est la vraie source de la richesse de la société, que nous dit la crise ? Elle nous apprend qu’il faut de moins en moins de travail pour produire ce qui est nécessaire à la vie en société. Ce que nous dit la crise, c’est que cette productivité, qui est un progrès potentiel pour l’Humanité, est au coeur des contradictions du capitalisme, qui se manifestent répétitivement en crise, et de façon permanente en chômage et exploitation accrue. Travailler tous, moins autrement, c’est possible, à condition de s’attaquer à la montagne capitaliste à la base. A condition de ne pas chercher la solution
dans des réformes, dans la régulation par l’Etat, dans les contre-plans bidons, les aménagements illusoires, qui se feront sur le dos des exploités. C’est possible à condition de l’attaquer en préparant les conditions d’une prise en main par les ouvriers du pouvoir d’Etat et du pouvoir économique et social.
Pour nous, à Voie Prolétarienne, combattre le fatalisme, la résignation et la passivité, c’est combattre l’illusion d’un grand soir, d’une grève générale qui tomberait du ciel. C’est commencer par là où a commencé Yukong.

C’est s’attaquer à la montagne avec notre pioche, avec persévérance. C’est travailler à l’organisation communiste des ouvriers et des travailleurs, sans laquelle aucune grève, fût-elle générale, en pourra être
un saut qualitatif durable dans la conscience et l’organisation des travailleurs dans leur lutte contre la bourgeoisie, pour son renversement.

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