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Ré-ouverture des petits commerces : mettre le point de vue ouvrier au poste de commande !

Depuis le premier jour du confinement, les médias relaient allègrement les plaintes des petits commerçants « non-essentiels » contraints à la fermeture. Personne ne peut nier que la situation profite en effet aux enseignes de la grande distribution et aux entreprises de vente en ligne comme Amazon. Les grands capitalistes ont un accès direct aux cabinets ministériels, aux hauts fonctionnaires, voir même au Président de la République. Aucune décision d’ordre économique n’est jamais prise sans consulter directement le grand patronat, et particulièrement aujourd’hui dans cette phase d’incertitude et d’instabilité. Les petits patrons n’ont pas cette possibilité.

Les petits commerçants bénéficient d’une large empathie dans la population, notamment dans le prolétariat. Dans une période de confusion idéologique, leurs difficultés sont vues au prisme de l’injustice générale subie par les « petits » écrasés par « les gros » et par l’Etat. Même des personnes « de gauche », progressistes, se sont mises à défendre la réouverture des librairies, sans se préoccuper plus que ça des conditions de travail de leurs employé.e.s.

Et pourtant parmis ces « petits », tous n’ont pas les mêmes intérêts. Et ils sont parfois franchement contradictoires. Les ouvrier.e.s, les employé.e.s, n’ont pas les mêmes intérêts que les petits patrons. C’est toujours vrai par rapport au confinement. Les petits patrons, habituellement, se plaignent d’être soumis à des réglementations trop contraignantes, notamment en ce qui concerne les droits de leurs salarié.e.s. Mais que ce soit chez Amazon ou chez le libraire du coin, la protection de notre santé n’est pas négociable au prix de la réouverture des commerces.

Le problème n’est pas celui des grosses entreprises qui écrasent les petits patrons par des avantages déloyaux. Le problème, c’est que dans leur course à la survie, face à leurs concurrents, TOUS les patrons (petits ou grands) ont besoin d’intensifier notre exploitation. C’est comme cela que le Capitalisme a toujours fonctionné, et à ce jeu les petits capitalistes se font forcément « bouffer » par les grands. Le petit commerce est naturellement dépassé par le grand Capital. C’est une lutte perdue.

De notre point de vue d’exploité.e.s, les choses sont simples. Dans cette guerre entre exploiteurs, nous n’avons pas intérêt à prendre parti. Nous ne devons pas céder un pouce sur nos conditions de travail sous prétexte de sauver le petit commerce. De leur côté, les travailleuses et travailleurs des plateformes Amazon s’organisent et se battent pour leurs conditions de travail. Voilà une lutte d’avenir que doivent soutenir tous les exploité.e.s !

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