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En Grèce comme partout, c’est eux ou c’est nous !

Editorial de Partisan n°239 (juin 2010)

« Alerte générale ! Tout le monde dans la rue ! Le gouvernement a déclaré la guerre à notre peuple » : voilà ce que disent nos camarades grecs. La guerre ? Oui, ils ont raison. Ils parlent de la guerre de classes. La bourgeoisie a déclaré son intention d’agresser le « territoire » des travailleurs, leur pouvoir d’achat, leurs emplois, leur droit à la santé, à l’éducation, etc. Ce n’est pas nouveau, mais elle frappe, cette fois, très fort.

La Grèce n’est pas un cas isolé

La Grèce aurait, soi-disant, été mal gérée. Et la France est bien gérée, peut-être ! Quand la crise des « subprimes » a éclaté aux Etats-Unis il y a deux ans, on a découvert que les banques étaient mal gérées... C’est la planète entière qui est mal gérée, parce qu’elle est gérée par les capitalistes !
Il y a un an et demi, les Etats ont sauvé les banques, ils se sont endettés ou portés garants pour des centaines de milliards. Et maintenant, ce sont les Etats qui font faillite. Qui va sauver les Etats ? La crise grecque a donné le signal pour toutes les bourgeoisies européennes : le temps est venu de faire payer les travailleurs. Le calendrier grec est devenu celui de toute l’Europe : des plans d’austérité jusqu’en 2013.
Franchement, camarades, êtes-vous prêts à en prendre plein la gueule jusqu’en 2013, en attendant la suite ?

La bourgeoisie fait un choix de classe sans hésitation

Quand une entreprise fait faillite, il y a des créanciers prioritaires. La bourgeoisie ne cache pas ses priorités : sauver les banques et « rassurer les marchés ». 110 milliards pour la Grèce, 750 de fonds de réserve européen, et les Bourses sont euphoriques... pendant quelques jours. Entre la dette financière et la « dette sociale », les droits des ouvriers, créateurs par leur travail de toute la richesse sociale, pour la bourgeoisie aucune hésitation.
Pour sauver leur système, leurs capitaux et leurs marchés, les bourgeois sont prêts, sans hésitation, à mettre « les jeunes dans la galère et les vieux dans la misère ». Ils sont prêts à nous exploiter encore plus, à nous agresser, et à détruire les droits que nous avons conquis par nos luttes, à envoyer les flics contre nos révoltes. Ils mènent une guerre de rapaces, une guerre de classe.

Est-ce que la classe ouvrière est prête à se défendre ?

Un agresseur a toujours, au début, l’avantage. Mais à la finale, il n’est pas forcément gagnant. Nous les travailleurs, nous sommes les plus nombreux, et pourtant les plus faibles. La force de la bourgeoisie, c’est notre faiblesse. Nous avons l’avantage du nombre, c’est clair. Mais le nombre sans l’organisation ne fait pas une force.
Notre faiblesse est dans notre manque de formation, d’organisation, d’état-major. C’est normal au début. Mais il y a urgence. Ce qui nous manque, ce n’est pas le courage, c’est un Parti, une organisation qui nous permet de mieux organiser nos résistances et de tracer la voie vers le communisme.

Le capitalisme est en faillite, ouvrons la voie du communisme !

La bourgeoisie n’a rien prévu, elle ne sait pas où elle va. Elle navigue à vue, annonçant à chaque fois qu’elle a évité la catastrophe. « Comment surmonte-t-elle ses crises ? En préparant des crises plus grandes et plus puissantes et en réduisant les moyens de les prévenir » : Partisan (en avril 2009) citait cette phrase de Marx, à propos du sauvetage des banques, et voilà déjà une crise plus grave, celle des Etats.
La bourgeoisie prétend éviter la catastrophe (l’effondrement économique et financier généralisé), elle nous y mène à grands pas. Elle combat la spéculation en relançant la spéculation ! La bourgeoisie vit à crédit. Elle parie sur un marché. C’est sa manière de fonctionner. Elle est toujours dans le court terme, elle sacrifie l’avenir de l’Humanité à la course au profit. Les emprunts, les générations futures les paieront encore longtemps. Les économies sur la santé, sur l‘éducation, celles faites dans la lutte contre la pollution, ce sont nos enfants et les enfants de nos enfants qui en feront les frais.

Lutter contre le capitalisme, ce n’est pas que mieux répartir les richesses, c’est les produire autrement, et pour un autre but que le profit. Pour les capitalistes, éducation, santé, meilleures conditions de travail, préservation des ressources de planète, tout cela est un coût. Pour nous, ce sont nos besoins, et c’est l’avenir de l’Humanité. Le communisme, disait encore Marx, c’est gérer la planète « en bon père de famille ». Si on laisse faire la bourgeoisie, elle va nous laisser, et encore plus aux générations futures, un sacré merdier sur les bras. Heureusement que l’Humanité a des ressources, et la classe ouvrière des qualités. Mais ce n’est pas gagné. Ce sera eux, ou nous.

Par où commencer ?

Vaste programme, direz-vous ! Et en plus, qui ne peut se réaliser qu’à l’échelle internationale. Un rêve ? Non. Premièrement, le communisme « ne repose nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde », il n’est « que l’expression générale des conditions réelles d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique qui s’opère sous nos yeux » (Le Manifeste). Le capitalisme est devenu clairement une catastrophe pour l’humanité, et ce n’est pas un rêve.
Deuxièmement, notre espoir est dans la réalité ouvrière internationale. Il y a des millions de travailleurs qui se battent et des organisations communistes marxistes-léninistes et révolutionnaires dans le monde entier.
Par où commercer alors ? Se former au communisme, et s’organiser. Se positionner dans la guerre de classes « qui s’opère sous nos yeux ». Etre ambitieux, patients et obstinés pour renforcer notre camp.

Camarades, la lutte pour le communisme est engagée. Ce sera eux, ou nous !