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Retraites : la lutte des classes continue

Partisan N°243 - Décembre 2010

« Sauver le système par répartition », a répété Sarkozy. Cet engagement risque de ne pas peser plus lourd que beaucoup d’autres promesses, par exemple celle faite... sur les retraites. « Le droit de partir à 60 ans doit demeurer », déclarait le candidat Sarkozy au début de 2007. Retarder l’âge de départ ? « Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français », confirmait le Président en mai 2008 (sur RTL), « je n’ai donc pas de mandat pour cela ».
Comme la loi actuelle devrait avoir pour effet principal de faire baisser encore plus le niveau des pensions, c’est un puissant appel d’air vers les systèmes « complémentaires » sur lesquels vient de se positionner Guillaume, le frère de Nicolas, en créant, en partenariat avec la CNP, la société Sevriena. Deux jours après la journée d’action du 23 novembre, démarrent des négociations sur les retraites complémentaires. Et les accords sur l’assurance chômage arrivent à expiration arrivent bientôt à expiration : qui va financer les anciens qui seront deux années de plus au chômage ?
La loi elle-même, grâce à un amendement adopté au Sénat, prévoit une nouvelle réforme dès 2013. D’abord « une réflexion nationale sur les objectifs et les caractéristiques d’une réforme systémique ». Et si la « systémique » de la répartition est à revoir, l’amendement suggère d’orienter la réflexion vers les « conditions de mise en place d’un régime universel par points ou en comptes notionnels ». Justement, le COR, conseil d’orientation des retraites, dans son rapport de janvier dernier, estimait que la mise en place d’un régime par points provoquerait une baisse de 20% du niveau des pensions.
Le « droit » de partir à 60 ans... avec une misère, c’est exactement ce que défend le PS. En piquant aussi un peu plus sur les salaires, via les cotises. Car le PS est clair : la réforme Woerth n’assure même pas l’équilibre des caisses. Il faudra donc taper à nouveau les travailleurs dans les années qui viennent, et un tout petit peu, symboliquement, le capital. Comme la droite.
On n’en a pas fini avec la lutte des classes. On a intérêt à s’organiser !

Marc Crespin

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