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C’est la colère partout après le nouveau 49.3

Quelle suite à la mobilisation contre la loi-retraites ?

Article également en anglais : https://ocml-vp.org/article2409.html

Il faut dire qu’il y a de quoi. Le rejet de la loi est unanime parmi les travailleuses et travailleurs, la classe ouvrière, les prolétaires : « Mais comment, impossible de travailler jusqu’à 64 ans, on sera morts avant ! ». La colère contre les bourgeois, le président banquier, les ministres millionnaires, les députés notables, les patrons du MEDEF, leur mépris de classe, leur désintérêt pour le sort et les conditions de travail des ouvrières et ouvriers. La colère partout, dans les grandes villes mais surtout dans les petites villes, les petites usines de campagne, sur les ronds-points, la suite du mouvement des Gilets Jaunes en quelque sorte. Une énorme colère qui n’est pas prête de s’éteindre même si pour l’instant la mobilisation est restée plutôt calme, plus qu’en 2010 et 2019 en tous les cas.
Et là, un nouveau bidon d’huile sur le feu, à nouveau le 49.3. Ah, elle est belle la démocratie bourgeoise !! Il est beau le jeu parlementaire ! Des magouilles enfilées comme des perles, de l’insertion dans un projet sur la sécurité sociale (??) aux divers 49.3, au 47.1 qui limite le temps des débats, au 44.3 qui impose un vote bloqué, à une Commission Mixte paritaire à huis clos. Vous avez tous les bons chiffres pour le loto. Qui ose encore parler de démocratie ?? Pour mémoire en passant, tous les gouvernements font ça, Rocard a utilisé 28 fois le 49.3 !!!

Mais au final, il faut ouvrir les yeux. La démocratie parlementaire bourgeoise n’est qu’un champ de négociations, certes parfois violentes, entre factions bourgeoises sur la manière de gérer le capitalisme. Il y a les ultra libéraux, les étatistes, les réformistes qui rêvent d’un capitalisme à visage humain, les réactionnaires fascisants etc. Tous, ils voient la loi comme moyen de modifier la société.
Mais nous les travailleurs, les ouvriers, les prolétaires femmes et hommes, nous faisons le bilan. La loi n’a concédé que quelques réformes minimes en période de fortes mobilisation, mais fondamentalement elle ne fait qu’enregistrer le compromis entre courants bourgeois pour gérer le capitalisme, et toujours dans le sens de l’aggravation de nos conditions de vie et de travail : lois sur l’intérim, lois contre les sans-papiers, loi sur le chômage, loi sur les expulsions locatives, lois pour maintenir les toxiques chimiques, lois travail, lois sur les retraites, lois sécuritaires etc. On peut continuer à rêver à la libération de 1945 (il y a 80 ans !) et à mai 1968 (il y a 55 ans !), mais la réalité est là : depuis la révolution de 1789 et l’instauration de la domination de la bourgeoisie industrielle, commerçante, bancaire puis financière, les diverses républiques et parlements sont l’instrument de sa domination dans le domaine de l’Etat. Et qu’on ne vienne surtout pas nous dire qu’avec la « gauche » ça serait différent : on se rappelle de la rigueur de Mauroy en 1982 et des communistes au gouvernement, des lois anti-immigrés de Chevènement et Valls, de la flexibilité et de l’aménagement du temps de travail d’Aubry comme le travail de nuit pour les femmes, du livre blanc sur les retraites de Rocard, de Mélenchon ministre de Jospin et ainsi de suite.

Après, le problème c’est quand les directions syndicales et les politiciens réformistes rêvent à de « bonnes » lois justes et équitables, rêvent à ce que nos exploiteurs nous « écoutent », nous « respectent » sans être méprisants, et calent donc le calendrier de la mobilisation sur le calendrier parlementaire. Il est où le bilan ? En 2010, on avait déjà fait ça : échec.
Les bourgeois, dans les entreprises, les ministères ou les médias, ils ne connaissent qu’une chose, le rapport de forces et la violence. A ce moment, ils ont peur – y compris d’ailleurs pour leurs propres planques électorales. Calquer une mobilisation sur le calendrier des exploiteurs, c’est l’échec assuré, notre seul avenir est dans l’indépendance de classe, dans notre mobilisation contre l’exploitation, dans notre programme et notre organisation sans nous soucier des jeux parlementaires pourris dont on voit le résultat aujourd’hui…

Le combat ne va pas s’arrêter là, c’est certain, même si personne n’en imagine aujourd’hui les formes. La colère et le ras-le-bol sont tels que ça va continuer.
Il va falloir s’engager dans un combat plus dur, plus long, plus clair. Construire la force organisée dont la classe ouvrière et les travailleurs ont un besoin vital, pour affronter les exploiteurs, pour se débarrasser de tous les réformistes anciens ou nouveaux. L’OCML Voie Prolétarienne y participe avec ses modestes forces, c’est notre combat pour tracer la voie d’un avenir révolutionnaire !

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