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Sécurité Sociale : Suppression des cotisations ouvrières !
Tract du 13 mai 1980
Le tract original en fac similé, à télécharger
Depuis de nombreuses années, la Sécurité Sociale a fait l’objet de nombreux changements défavorables aux ouvriers : augmentation du ticket modérateur, augmentation des cotisations... Pourquoi ces attaques contre la classe ouvrière ? La bourgeoisie déborde-t-elle de méchanceté comme disent certains ?
L’ORIGINE DE LA SECURITE SOCIALE
En 1947, alors que la France sort à peine d’une période révolutionnaire, la bourgeoisie essaye par tous les moyens de préserver son pouvoir qui ne tient qu’à un fil, ou plutôt à 2 :
• Le premier, c’est que la bourgeoisie connaît la classe ouvrière. Elle sait « jouer du social » lorsque la situation lui est défavorable. Et en 1947, c’était le cas. Face à un mouvement ouvrier puissant et soudé, il lui fallait jouer de bonnes cartes. Aussi a-t-elle choisi (comme elle le fait toujours si bien quand elle y est obligée) le jeu de la réforme. La classe ouvrière aspire à une médecine gratuite, une médecine sans classe où chacun pourrait bénéficier des soins qui lui sont dus ? A une société où les problèmes de santé passeraient avant les profits ? Pour éviter son renversement et l’instauration d’un Etat ouvrier de Dictature du Prolétariat, la bourgeoisie a bien sûr préféré concéder quelques réformes sociales qui n’entravaient pas trop sa domination et la réalisation de ses profits.
• Le deuxième fil qui a permis à la bourgeoisie de rester en place, c’est la trahison des dirigeants ouvriers de cette époque. Sous prétexte de reconstruire le pays, le « patrimoine national », de résister à « l’invasion américaine », ils ont cautionné la bourgeoisie. Ils ont permis à celle-ci de perpétrer l’exploitation de l’homme par l’homme, ils l’ont aidée à désarmer la classe ouvrière (Thorez sillonne le bassin minier pour faire cesser les grèves), à relancer la machine capitaliste pour le prix de quelques réformes (dont la sécurité sociale).
Voilà, camarades, l’origine de la sécurité sociale. Un acquis de la classe ouvrière qui est le fruit d’une lutte, certes, mais fruit sérieusement grignoté par rapport à ce qu’attendaient les masses de cette époque.
Mais un avantage acquis ne veut pas dire acquis à jamais. La bourgeoisie va s’attaquer tout de suite à reprendre ce qu’elle a dû donner. Car une réforme comme la Sécurité Sociale a porté un coup aux profits capitalistes (aujourd’hui, les prestations sociales représentent à peu près 50 % de la masse salariale) et la bourgeoisie, dans sa recherche du profit maximum, est obligée d’écraser et de spolier toujours plus la classe ouvrière - surtout en temps de crise.
LE SOI-DISANT DEFICIT DE LA SECURITE SOCIALE
L’année dernière, le déficit s’est élevé à plus de 15 milliards. Ce « petit trou » pourrait d’ailleurs passer aux oubliettes, vu l’ensemble du budget (500 milliards). Mais il vient à point pour JUSTIFIER LA DIMINUTION DES SALAIRES. De plus, ce déficit est dû :
• aux dettes patronales : 8 milliards de cotisations non payées.
• au blocage des salaires : stagnation des cotisations.
• au chômage : 15 milliards de moins dans les caisses de la sécurité sociale.
Nous ne sommes donc en rien concernés par ce fameux « déficit » que tout le monde s’emploie à résorber. D’ailleurs, s’il y a « déficit", ce n’est pas un problème de bonne ou mauvaise gestion.
LES PROBLEMES DE SANTE SONT DUS AUX TARES DU SYSTEME CAPITALISTE LUI-MEME : L’exploitation capitalisme use l’ouvrier, développe le travail posté, les transports longs et pénibles, la durée et l’intensité du travail, les conditions insalubres de travail. Ces conditions engendrent un nombre incroyable d’accidents :
• Un accident de travail en France toutes les 6 secondes en moyenne.
• Un mort toutes les 45 minutes en moyenne.
• 85 % des victimes d’accidents du travail sont des ouvriers.
• La durée de vie d’un OS se situe entre 59 et 62 ans (et entre 72 et 74 ans pour les professions libérales).
LA SECURITE SOCIALE NE SERT DONC QU’A ALLEGER LES DEPENSES QUE FONT LES OUVRIERS POUR SE SOI¬GNER DES MAUX DE L’EXPLOITATION CAPITALISTE. La bourgeoisie utilise la sécurité sociale pour « réparer » les ouvriers.
De plus, il ne faut pas oublier que les soins dont nous avons besoin servent à faire fructifier les profits juteux des industries pharmaceutiques (150 milliards de chiffre d’affaire) et des secteurs médicaux et paramédicaux.
POUR UNE MEDECINE GRATUITE !
Les journées que l’ouvrier passe à se soigner coûtent cher à la bourgeoisie. Car cela représente autant d’heures de production « perdues » que d’arrêts maladie. Elle considère tout ouvrier malade comme un tire-au-flanc. Aussi cherche-t-elle par tous les moyens à lutter contre tous les arrêts (Sécurex : médecins payés par les patrons pour les contrôles à domicile ; contrôle du nombre d’arrêts donnés par chaque médecin ; prime de « présentéïsme »...) La bourgeoisie n’est contente que lorsque ses profits sont en bonne santé.
Depuis toujours l’exploitation capitaliste a fait naître chez les masses exploitées de nouveaux besoins, de nouvelles aspirations, un désir de vivre autrement. A travers ces luttes de la classe ouvrière est apparu clairement que besoins de la classe ouvrière et besoins de la bourgeoisie, c’est comme l’eau et le feu : INCONCILIABLE. Le capitalisme perpétue la misère et l’oppression pour ceux qui triment. Mais bien sûr, il fait « mine de compréhension », surtout quand il s’agit de sauver sa peau. L’exemple de la sécurité sociale est là pour nous montrer ce que l’on a à attendre de la compréhension qui ressort des tables rondes, entre « partenaires sociaux ».
Hier, la classe ouvrière aspirait et s’est battu pour une autre médecine, le droit à la santé, et aujourd’hui, ON SE FAIT LICENCIER si on est malade un peu trop longtemps... Quel avenir nous réserve demain le capitalisme ? Quel avenir pour la classe ouvrière si nous le laissons entre les mains de Marchais, Séguy, Maire...
Notre avenir, ce n’est pas dans les bureaux de négociation que nous le construirons. Une médecine AUTRE sera enfantée par un changement FONDAMENTAL de la société. Où la sécurité sociale n’existera que comme souvenir au placard du passé, puisque la médecine sera GRATUITE !
SUPPRESSION DES COTISATIONS OUVRIERES !
Aujourd’hui, exiger une médecine gratuite, c’est exiger la suppression des cotisations ouvrières de sécurité sociale. Nous avons BESOIN de nous soigner. Nous avons BESOIN de travailler dans de meilleurs conditions. Cela, il nous faut l’affirmer haut et fort. Ce n’est pas à nous de donner des recettes à la bourgeoisie pour nous satisfaire. Car nous savons bien que sous le règne du profit, nous ne les feront céder que s’ils y sont contraints et forcés.
Tirons les leçons, camarades. Guérissons la classe ouvrière du réformisme, chassons les bureaucrates qui se chamaillent encore ce 13 mai. Rejoignez l’organisation Voie Prolétarienne dès aujourd’hui, devenez les VERITABLES CHEFS OUVRIERS dont la classe ouvrière a besoin pour se guérir du capitalisme !
• NON AUX PROFITS QUI GERENT LA SANTE ! DROIT A LA SANTE POUR TOUS !
• SUPPRESSION DES COTISATIONS OUVRIERES DE SECURITE SOCIALE !
• SOIGNONS-NOUS DE LA PIRE DES PLAIES : LE CAPITALISME, AVEC LE MEILLEUR REMEDE : LE SOCIALISME !


