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Trotskisme

Partisan N°267 - Eté 2013

Origine du mot

Trotsky est le pseudo pris par Léon Davidovitch Bronstein en 1902. Devant donner un nom pour s’évader de Sibérie avec un faux passeport, il aurait choisi celui d’un de ses anciens gardiens de prison à Odessa. On écrit aussi Trotski, et trotskysme...
Avant 1917, Trotsky n’est pas bolchevik, il est opposé à Lénine, et « trotskisme » désigne une tendance au sein des mencheviks ; tendance centriste, pour l’unité sans principe des deux fractions du parti. De 1918 à 1920, Trotsky dirige l’Armée rouge. Il est « trop enclin à ne considérer que le côté purement administratif des choses », dit de lui Lénine dans son testament (1). A partir de 1924, le trotskisme est une opposition à Staline et le qualificatif de trotskiste sert à désigner tout opposant à la dégénérescence du pouvoir prolétarien, qu’il soit ou non en lien avec Trotsky. En 1938, les trotskistes fondent une IVe Internationale.

Signification

Les principaux apports de Trotsky au mouvement communiste sont tous foireux. La théorie de la « révolution permanente » repose sur une confusion entre révolution démocratique et révolution socialiste, et sur une sous-estimation du potentiel révolutionnaire des paysans pauvres. La caractérisation de l’URSS comme « Etat ouvrier bureaucratiquement dégénéré » n’a rien d’une solide analyse de classe et tout d’un jugement « purement administratif des choses ». Quant au « programme de transition », il remplace la dialectique syndicale-politique par un méli-mélo qui sert la soupe à tous les opportunistes.
Le plus grand mérite des trotskistes, c’est de s’être opposés à la dégénérescence de la dictature du prolétariat en URSS, et le plus grand reproche qu’on peut leur faire, c’est d’être restés en grande partie sur le terrain du stalinisme : la nouvelle bourgeoisie n’est pas une classe mais une « bureaucratie », et l’Etat reste « ouvrier » parce que la nouvelle propriété capitaliste est collective. « Trotsky ne se démarqua pas, sur le fond, de la conception générale de la transition » (la transition du capitalisme au communisme) (2).
Bien que jouant un rôle en partie positif dans la classe ouvrière, les trotskistes aujourd’hui en France, LO, NPA et POI, naviguent entre la théorie révolutionnaire et la pratique réformiste. Leurs programmes de transition ne sont ni syndicalement utiles ni politiquement justes : contrôle des comptes, interdiction des licenciements par une loi, etc. Leur mot-d’ordre principal est la grève générale, mais c’est pour constater aussitôt que les travailleurs ne sont pas prêts à se mobiliser massivement...

Les mots qui servent à camoufler

Pour les trotskistes, tous les maoïstes sont des staliniens, point final. La révolution culturelle chinoise n’est pas une lutte de classes, mais une querelle entre Mao Tse-toung et Teng Siao-ping. Et le débat avec eux est souvent difficile, tant est théorisé le droit de fraction, le fait d’être dans une organisation et en même temps en désaccord avec sa ligne politique.

Pour en savoir plus

- 1) Lénine, 25 décembre 1923
- _ 2) Plate-forme politique de VP, cahier 2, page 9.
Brochures : Critique du programme de transition ; Critique de Lutte Ouvrière ; Le trotskisme, un opportunisme permanent

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