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Contre l’aéroport : la résistance s’organise et avance !

4 pages - Nantes

Tract de l’OCML Voie Prolétarienne de la région nantaise.

Un rouleau compresseur est en marche pour imposer la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à 30 km de Nantes. Conçu dans les années 70, le projet a été relancé avec une débauche de moyens par les décideurs. La mairie socialiste, la préfecture, les chambres de commerce et d’agriculture, les experts en tous genres sont à la manœuvre pour ouvrir un nouveau marché au groupe Vinci.

 

Aujourd’hui, le point chaud de la lutte se concentre sur la zone d’aménagement différé, rebaptisée Zone A Défendre. Mais une large opposition a déjà pris corps contre ce nouveau projet de la bourgeoisie, avec des centaines de manifestations, de débats, d’occupation...

 

A cette résistance exemplaire, l’Etat bourgeois répond par la matraque et l’emprisonnement. Les comparutions immédiates pleuvent avec prison ferme et interdiction du territoire, sur le département du 44 ou dans les communes concernées.
Le fichage, les patrouilles et les condamnations ont un objectif : vider la ZAD de ses militants. Ils agitent le vieux chiffon de la division et du nationalisme en opposant les riverains et les militants, forcément venus d’ailleurs, condamnables parce qu’étrangers.

Nos intérêts ne sont pas les leurs !

Hier dirigeant socialiste de l’agglomération nantaise, Ayrault est maintenant aux commandes de l’Etat. En bon gestionnaire, la parole donnée aux bourgeois se doit être respectée.
L’Etat et le monopole du béton Vinci assènent leurs arguments en présentant l’intérêt privé de la bourgeoisie comme le nôtre. Ils ont tout faux !

 

Rien ne permet de prévoir la saturation réelle de l’aéroport déjà existant. Quant à la sécurité, la direction de l’aviation civile le classe en première catégorie. S’il est dangereux, pourquoi ne pas le fermer tout de suite plutôt que de déplacer les risques et les nuisances pour la population ?

 

Pendant que des milliers d’emplois de prolétaires sont supprimés, ils prétendent créer du boulot ? Alors que le PS au pouvoir fait transférer le laminage du site ArcelorMittal de Basse-Indre vers Florange, c’est bien digne de ce petit monde hypocrite ! Un nouvel aéroport ne créerait en fait à peine plus que ce qui existe déjà à Nantes-Atlantique. Le transfert détruira 50 exploitations agricoles, soit 600 à 700 postes agricoles indirects.

 

Et pour quels emplois ? Le trafic aérien serait déjà en chute libre si les compagnies à bas coût ne s’étaient pas taillé la part du lion.
L’avion pas cher a pourtant un coût. Pour les travailleurs du secteur plus exploités qu’ailleurs, soumis à des horaires dingues, à la précarité avec des périodes d’essai de trois ans, à l’interdiction de lutter et de se syndiquer ! Pour les consommateurs ensuite : les collectivités locales rampent devant les compagnies low cost en leur offrant exonérations de charges et subventions. Ryanair et Eaysjet cassent les prix, mais elles puisent dans nos impôts de quoi combler la différence entre leurs coûts réels et les tarifs affichés. Et quand ils ne sont plus satisfaits, ils partent ailleurs.

A qui profite vraiment l’aéroport ?

- Dans le capitalisme, l’espace disponible comme les ouvriers sont des ressources à exploiter, à soumettre, à restructurer. La concurrence acharnée au profit de la classe qui domine inclut aussi les villes. Comme le disait Ayrault en 2010 : « Les villes du monde, les métropoles, les régions sont en concurrence entre elles à l’échelle mondiale ».

 

L’expansion des plus grandes d’entre elles (Grand Paris, Grand Lyon, ...) ne répond pas aux besoins des couches populaires qui y vivent de plus en plus mal. Les projets de ville s’organisent pour offrir les installations conformes aux entreprises et sièges sociaux qu’ils veulent attirer, ainsi qu’à leur clientèle urbaine friquée.

 

Nantes-Métropole veut prendre le place de centre dirigeant pour l’ouest de la France. Aussi la mobilisation est-elle déclarée pour attirer les capitaux à s’investir et leur créer toutes les facilités. Un nouveau palace quatre étoiles est juste ouvert, ainsi qu’un lycée international select pour recevoir les enfants de ces nouveaux cadres.

 

Dans cette concurrence, un aéroport surdimensionné est à leurs yeux un outil « indispensable ». Peu importe qu’ils servent ou pas à nos déplacements quotidiens, au boulot ou le week-end, puisque l’aéroport n’est pas conçu pour nous, les prolétaires. C’est le directeur du palais des congrès qui le dit : « quand on sait que les participants à ces congrès ont un potentiel d’achat sur le territoire trois fois supérieur à celui d’un habitant moyen, on comprend mieux pourquoi il est indispensable de proposer des infrastructures performantes, de tourisme, d’hébergement mais aussi de transport ». L’éloignement des nuisances aura fait d’une pierre deux coups en renforçant l’appropriation bourgeoise de la ville.

 


- L’autre face du projet de Notre-Dame-des-Landes, c’est la stratégie d’un géant du béton : Vinci et ses filiales. Ce monopole présent dans une centaine de pays est le roi des concessions, des contrats qui lui permettent d’obtenir de l’Etat et des collectivités l’exploitation de grandes installations. Ses affaires marchent bien mais c’est seulement grâce à la béquille de l’argent public : 246 millions d’euros contre 310 apportés par Vinci à Notre-Dame. Sous le prétexte du « service public », l’Etat restera le garant des investissements privés tout en confiant les bénéfices de l’exploitation pour 55 ans au monopole du groupe Vinci.
Si elle est nuisible pour nous, habitants et travailleurs, la création d’un aéroport remplaçant celui qui existe n’est pas seulement le fait de la mégalomanie d’un maire passé premier ministre. Le gigantisme du projet est à la mesure de la guerre économique livrée par la bourgeoisie : le nouvel aéroport plus grand que celui de Roissy ! Mais il aura bien son « utilité » : servir les besoins de l’accumulation capitaliste en période de crise.
Le chiffre d’affaires de Vinci et de ses semblables est énorme. Pourtant, cette richesse immédiate masque que ces groupes ont de plus en plus de mal à rentabiliser de nouveaux investissements productifs. Des capitaux immenses sont en surplus parce que leur rentabilité pour la bourgeoisie se réduit.

 

D’un côté, comme à Peugeot-Citroën en ce moment, ils veulent détruire des capacités de production pour restaurer leur taux de profit. Dans le cas de l’aéroport au contraire, des richesses colossales sont dissipées en dépenses improductives et démesurées, avec l’Etat capitaliste en garantie.

Une lutte riche d’expériences !

La dictature du capital s’approprie notre travail, notre environnement, notre temps libre. Aussi rencontre-t-elle des résistances. L’organisation communiste marxiste-léniniste Voie Prolétarienne salue la détermination des opposants et affirme sa solidarité avec un combat porteur de leçons pour notre avenir !

 

Les bourgeois ont pour eux les leviers du pouvoir, mais la lutte contre l’aéroport a montré que nous pouvons leur opposer le nombre, l’organisation et la détermination politique. La commission de « dialogue », chargée de « réconcilier les pour et les contre », devait permettre à l’Etat de gagner du temps. Les travaux et les expulsions suspendues un moment vont donc reprendre de plus belle. La lutte a forcé l’Etat à un premier recul tactique. Ils nous ont montré la voie payante pour vaincre ! Poursuivons la lutte jusqu’au retrait définitif du projet !

 

Dans ce combat, les opposants ont fait preuve de créativité et d’ingéniosité extraordinaires pour résister aux coups des flics. Les débats sont nombreux parmi les travailleurs et des centaines d’analyses sont diffusées pour répondre aux aménageurs sur la base de nos intérêts et de nos connaissances.

 

Face à ce bouillonnement et aux contacts nouveaux entre militants, les partis réformistes démasquent leur vrai rôle : PS, Verts et P"C"F sont les gérants loyaux des intérêts de la bourgeoisie dont ils appliquent et justifient la politique de répression. _ Ce ne sont pas des amis dans l’erreur, mais des ennemis qui se cachent... de moins en moins !

 

Nous nous félicitons de l’opposition au projet de Mélenchon... avec toutes ses limites ! Jusqu’à la présidentielle, Mélenchon a avancé prudemment car il soigne son image d’homme d’Etat. Il se présente maintenant comme un opposant féroce... sans froisser ses amis du P"C"F.

 

Ce qu’il propose, c’est en fait de modérer et de limiter la course acharnée au profit contre ses conséquences les plus dégueulasses. Sa méthode : s’incruster dans les allées du pouvoir et y associer les « citoyens » avec débats et autres conférences ronflantes. Alors que l’Etat est le quartier-général où se concentrent les forces de la bourgeoisie, il faudrait lui faire confiance et s’y soumettre ? Nos ennemis ont pour eux les manettes du pouvoir, ils n’ont rien à faire du bla-bla démocratique quand leurs intérêts sont en jeu.

De la résistance à la révolution

Aujourd’hui, une révolte s’est organisée et avance contre le projet d’aéroport. Pourtant, Vinci n’en est pas à son premier méfait ! Sa filiale Eurovia a de nouveau été condamnée en novembre 2012 pour la la mort d’un ouvrier victime du cancer du bitume. En appel, la justice bourgeoise a dû reconnaître la faute inexcusable de l’entreprise dans ce cas d’assassinat au travail. Pour combien d’autres ouvriers victimes de maladies professionnelles, usés au boulot, tués dans la course au profit !
L’Etat montre toute son agressivité à Notre-Dame-des-Landes. Mais l’impérialisme français est capable de crimes plus révoltants encore. Vinci fait partie de ces groupes géants dont les tentacules s’étendent sur une centaine de pays.

 

Il possède, par exemple, trois aéroports au Cambodge, mais ses filiales opèrent aussi bien dans les transports, les travaux publics, le nucléaire, le gaz ou le pétrole.

 

La crise de plus en plus aigüe, dans des pays comme la Grèce, est l’opportunité pour ces groupes de se tailler des marchés juteux en saignant toujours plus les peuples.

 

Exploités d’ici et d’ailleurs : notre solidarité de combat nous renforce. Notre lutte est internationale, nous n’avons qu’un seul ennemi : le capital qui nous broie !

 

Il y a bien une logique commune dans chaque mauvais coup contre nous : l’emprise du capital. Le saccage de notre cadre de vie, les nuisances de toutes sortes dans les ateliers et les entreprises, les galères pour se loger : voilà ses effets sur nos vies.

 

La classe bourgeoise s’active pour se sortir de ses contradictions et faire retomber sa crise sur notre dos, à coup d’austérité et de compétitivité. La réponse au coup par coup n’est plus de mise. A Plogoff, la lutte anti-nucléaire contre la création d’une centrale avait finalement gagné. Sans empêcher que la France devienne aujourd’hui le bastion impérialiste du nucléaire !

 

L’urgence est de frayer dans les luttes la voie de l’alternative révolutionnaire. Nous avons la capacité de renverser la dictature bourgeoise. Mais pour cela, il nous faut l’outil de l’offensive : le parti révolutionnaire pour construire l’indépendance politique du camp des exploités.
Voilà à quoi travaille Voie prolétarienne. Travaillez avec VP !

Infligeons la défaite qu’ils méritent aux bétonneurs et aux aménageurs :
abandon immédiat et définitif du nouvel aéroport !
Liberté pour tous les camarades arrêtés et condamnés !
Pas un sou pour Vinci et les exploiteurs !
Un toit pour tous, des transports qui répondent à nos besoins !
Passons des résistances à la révolution, groupons-nous pour un parti révolutionnaire !
Notre avenir, c’est le pouvoir ouvrier en marche vers une société communiste !

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