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La révolte se mondialise
Partisan N°268 - Octobre 2013
« La révolte se mondialise », titrait le magazine Politis du 4 juillet. Et de tenter un bilan de « dix ans de révoltes dans le monde » (voir liste ci-jointe). L’année 2011, entre révolutions arabes et grèves générales en Europe du Sud, pèse à elle seule pour moitié dans ces 10 ans, avec 23 événements listés. Louable entreprise que de prendre du recul pour se donner une vision globale. Reste le jugement politique... Voyez la présentation de Denis Sieffert :
« ...Il nous semble qu’avec la révolution tunisienne de décembre 2010 nous sommes entrés dans quelque chose de nouveau qui s’est prolongé depuis, non seulement dans le monde arabe, mais en Europe du Sud, en Turquie et même en Israël. Et l’onde de choc atteint aujourd’hui le Brésil. Les uns avaient à chasser des dictateurs, les autres manifestent contre les effets du libéralisme économique, mais les formes de lutte se ressemblent. (...) L’exigence démocratique est finalement le trait commun à tous ces mouvements.
Mais, bien avant la Tunisie, il y avait eu bien sûr l’Ukraine, avec la « révolution orange », dès 2004, la « révolution de safran », en Birmanie, en août et septembre 2007, et le soulèvement de 2009 en Iran. N’oublions pas la « révolution des casseroles », en Islande, qui a conduit en novembre 2010 à l’élection constituante. (...) Alors pourquoi décembre 2010 ? Parce que c’est une victoire et que d’autres peuples ont intériorisé cet événement. L’irruption des classes moyennes sur la scène politique ne semblait plus systématiquement vouée à l’échec et à la répression. »
Premièrement « exigence démocratique » et deuxièmement « classes moyennes ». Nos réformistes radicaux mettent en avant leur classe et leur politique, quoi de plus naturel. Ils ont l’avantage de la situation sortante. Dans la lutte au sein du peuple entre petite-bourgeoisie et classe ouvrière, nous devons construire notre prédominance contre celle de la petite-bourgeoisie en place.
Escamotage, donc, chez nos « gauche de la gauche », de la classe ouvrière et des exigences économiques et sociales. Ce faisant, ils passent à côté du « secret » de ce vaste mouvement, pour reprendre le mot de Marx au sujet des révolutions après la révolution (1830, 1848, 1871, après 1789) : « Le secret de la révolution du XIXe siècle : l’émancipation du prolétariat » (1). Cette émancipation de la classe ouvrière se cherche, poussée par la crise du capitalisme. Elle ne se fera pas en un jour. Mais ce que nous pouvons faire dès maintenant, c’est dire cette vérité de classe et en tirer les conséquences. Car, disait Marx dans le même texte, « la classe ouvrière... était encore incapable d’accomplir sa propre révolution ». Et il travaillait activement à son organisation.
H. Vanderhaven
(1) (Les luttes de classes en France, 1848-1850, page 51)
Ukraine / nov. 2004
Birmanie / août 2007
Thaïlande / août 2008
Islande / oct. 2008
Iran / juin 2009
Tunisie / déc. 2010
Egypte / janv. 2011
Yémen / janv. 2011
Bahrein / fév. 2011
Libye / fév. 2011
Portugal / mars 2011
Syrie / mars 2011
Espagne / mai 2011
Grèce / juin 2011
Israël / juil. 2011
New York / sept. 2011
Koweit / nov. 2011
Canada / fév. 2012
Chili / juin 2012
Japon / juin 2012
Jordanie / nov. 2012
Turquie / mai 2013
Brésil / juin 2013
