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Inde : Dans les pays émergents, la classe ouvrière émerge aussi.

Partisan N°273 - Avril 2014

L’ensemble des travailleurs de l’usine de composants électroniques pour automobiles Asti Electronics India, à Manesar, dans l’Etat de l’Haryana, sont partis en grève sauvage avec occupation de l’usine le 18 février 2014.

 

Ils en ont assez de la répression continuelle de leurs droits syndicaux, des décisions autoritaires de la direction, des licenciements, menaces, injures, et maintenant des agressions et des intimidations physiques. La totalité des 600 travailleurs, qui comprend 70 à 80% de précaires et 70% de femmes, décidèrent d’arrêter le travail et de s’asseoir à l’intérieur de l’usine. Cette action fit suite à un incident survenu la veille au matin, lorsque des ouvrières ont été injuriées et frappées par des cadres et membres de la direction, faisant exploser la colère déjà bouillonnante des travailleurs.

 

Cette colère est alimentée par les salaires extrêmement bas, parfois en-dessous du minimun légal, par une augmentation de la charge de travail, jusqu’au harcèlement. Ces caractéristiques classiques de l’exploitation ont poussé les ouvriers à se grouper pour créer un syndicat, ce qui a mis en colère la direction de la multinationale, qui a attaqué en licenciant deux ouvriers. Les noms de ces deux ouvriers apparaissaient dans la liste des représentants syndicaux approuvés par les travailleurs. Le suivant fut un ouvrier sous contrat qui avait protesté contre l’attitude inadmissible d’un contremaître quelques jours plus tôt. L’attitude de la direction consistait à intimider tous ceux qui se mettaient en avant pour exprimer une colère collective et toute tentative pour réclamer des droits syndicaux.
Les ouvrières témoignent également d’un harcèlement sexuel quotidien et de remarques méprisantes qui s’ajoutent à la pression continue sur leur esprit et leur corps surmenés.

 

La police, appelée par la direction, a menacé du recours à la force, mais l’unité des ouvriers et leur sit-in discipliné n’ont pas pu être brisés. Des travailleurs des usines voisines se sont également rassemblés devant la grille d’entrée en signe de solidarité. A l’intérieur, on pouvait entendre des slogans comme « directeurs - brigands  ! ». Dans la soirée, sous l’immense pression des travailleurs en grève, la direction a été contrainte de faire marche arrière et de satisfaire trois revendications des ouvriers et ouvrières : 1) réintégration des trois ouvriers licenciés, 2) pas de représailles de la part la direction contre les travailleurs syndiqués, et 3) procédures disciplinaires contre les contremaitres et cadres coupables de violences, notamment sexuelles. C’est une victoire pour les travailleurs unis dans l’action collective.

 

Edité par « Maoist Road  » (La Voie Maoïste). Traduction OCML-VP pour Partisan.

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