La lutte pour la transformation des rapports hommes-femmes fait partie de la lutte pour la révolution

Quelle lutte pour la transformation des rapports hommes-femmes ?

L’élaboration de Voie prolétarienne sur cette question s’est d’abord construite, au début des années 80, autour de l’intervention dans une entreprise de femmes, en région parisienne. Nous y avions compris que la politisation des femmes ouvrières était plus difficile, la politique étant vécue par la plupart d’entre elles comme une affaire d’hommes, extérieure au foyer.

Mais quand cette politisation avait lieu quand même, elle mettait en cause l’ensemble des relations sociales aussi bien à la production que dans la sphère dite privée. Nous en avions aussi déduit que notre pratique politique, limitée jusque-là à lutter contre l’exploitation à l’intérieur des entreprises, devait s’ouvrir sur l’ensemble des rapports sociaux, y compris pour gagner en efficacité dans notre intervention d’usine.
Puis sont venues des années difficiles, sans pratiques notables. Cet acquis n’était cependant pas oublié. Ainsi notre plate forme de 1993 affirmait la nécessité de la lutte contre la double oppression des femmes. Elle affirmait aussi que l’unité entre hommes et femmes, et la recomposition de leurs
rapports, doit se construire dès aujourd’hui, dans le combat contre la société de classe. (Cahier 3 : Sexisme, féminisme, égalité hommes-femmes).

À la fin des années 90, l’adhésion de plusieurs militantes stimule la réflexion.Une activité est aussi relancée autour d’un réseau de femmes de la banlieue nord parisienne. Des articles paraissent régulièrement dans Partisan. Nos stages d’été traitent le sujet. Après le 11 septembre, nos liens communistes internationaux intègrent aussi cette dimension. Un travail est mené avec RAWA, une organisation de femmes d’Afghanistan déterminées à se battre face à une société répressive et machiste. L’existence de ce cadre militant a redonné de la vigueur au débat dans Voie prolétarienne et s’est traduit dans les discussions de notre 6e congrès.

Cette Résolution marque l’engagement de Voie prolétarienne à faire progresser l’analyse et la pratique politique dans ce domaine, même si la forme reste à définir. Et elle donne une orientation pour le faire. Dans cette orientation, Voie prolétarienne s’affirme clairement féministe parce que communiste et entend tirer toutes les conséquences théoriques et pratiques de cette ligne politique. Au nom de son caractère secondaire, la lutte des femmes a trop souvent été négligée dans l’histoire du mouvement communiste. Or, pour nous, s’il est clair qu’il n’y aura pas de libération des femmes sans socialisme, nous sommes aussi conscients qu’il n’y aura pas de révolution véritablement socialiste sans un processus révolutionnaire qui intègre la lutte pour la transformation des rapports hommes-femmes. Cette résolution, c’est en quelque sorte les outils pour mener cette lutte et nous appelons tous les camarades, prêts ou prêtes à s’engager dans ce travail, à le faire avec nous.

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Sommaire

Préambule

 Chapitre 1
Contradictions entre hommes et femmes : contradictions au sein du peuple dans la lutte révolutionnaire

 Chapitre 2
Hommes et femmes, les contradictions au sein de l’organisation

 Chapitre 3
Quel travail spécifique en direction des femmes ?