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Elevage : la société agroindustrielle en crise

Bulletin Partisan N°11 - Octobre 2015

Depuis quelques mois, les éleveurs manifestent pour le maintien des cours et pour exiger des baisses ou reports de charges. C’est clair : la crise du capitalisme mondialisé touche tous les secteurs, toutes les couches sociales : il n’y a pas que les prolétaires qui sont envoyés au chômage et dans la misère, les paysans aussi passent à la moulinette des restructurations.

La France impérialiste est un des principaux pays agroindustriels de la planète, construit sous couvert de l’Etat depuis la deuxième guerre mondiale. Un des principaux pays exportateurs aussi. Avec une agro-industrie qui reproduit parfaitement les règles fondamentales du capitalisme : taux de profit, rentabilité, peu importe la qualité, peu importe l’utilité sociale, peu importent les conséquences.
L’élevage agroindustriel en France, ce sont les poulets élevés en batterie pour exportation vers l’Arabie. Ce sont des vaches qui pissent le lait à n’importe quel prix pour exporter du lait en poudre. C’est le porc gonflé aux hormones et plein de flotte en élevage intensif pour l’exportation vers les pays de l’Est, la nappe phréatique détruite par les lisiers et ensuite les algues vertes sur les plages. C’est l’horreur de la ferme des mille vaches, de ces élevages monstrueux uniquement pour produire du méthane. C’est encourager une consommation maximale de viande, quelles que soient les incidences sur la nature (alimentation pour bétail, eau), ou pour la santé humaine (surconsommation, hormones, antibiotiques…). C’est la pression pour imposer les OGM partout sur la planète, etc. Et une exploitation féroce des travailleurs (avec ou sans papiers) dans les abattoirs, la récolte des primeurs ou les entreprises agroindustrielles.

Aujourd’hui, le marché mondial de la viande s’effondre, avec l’embargo de la Russie. Les quotas laitiers ont disparu, et les exportations de lait en poudre vers la Chine diminuent. Les concurrents allemands et espagnols piquent des parts de marché aux producteurs de porc français. Bref, c’est la crise mondialisée, comme dans l’automobile, la sidérurgie ou la chimie.
La révolte des éleveurs c’est d’abord la révolte des agriculteurs intégrés au marché mondial, qui s’affrontent pour le partage des parts de marché…

La crise de l’agro-industrie, c’est une nouvelle fois la preuve que “le capitalisme, c’est la catastrophe”. Catastrophe économique, catastrophe sociale, catastrophe écologique.
Il faut repenser complètement le monde et ses règles de base. Redéfinir de quelle alimentation on a besoin (est-il utile de manger autant de viande ?). Redéfinir ce qu’est l’autosuffisance alimentaire et la nature d’éventuelles exportations. Remettre à plat les règles de production pour une alimentation saine (sans toutes les saloperies injectées à tous les niveaux), et écologique. Maintenir la nécessaire transformation de la nature à un niveau supportable et renouvelable.
Il n’y aura pas de solution capitaliste à la crise de l’élevage. Le ministère essaye de désamorcer la colère, mais il est le chef de file de la restructuration de l’agro-industrie impérialiste.

Nous les prolétaires défendons nos droits de travailleurs dans tous les secteurs de l’agro-industrie, le droit à une alimentation de qualité et bon marché pour tous, une agriculture respectueuse de la nature et la rupture avec le marché impérialiste mondialisé !

Le capitalisme détruit nos vies et la planète, détruisons-le !

Bulletin Partisan de Octobre 2015

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