La France encore et toujours en guerre contre les peuples du Moyen-Orient

Dans la nuit du 13 au 14 avril, l’aviation française et ses alliés US et britanniques ont frappé militairement le régime syrien, officiellement pour avoir utilisé des armes chimiques contre la ville rebelle de Douma, dans la banlieue de Damas, le 7 avril.
Nous sommes en présence d’un face à face entre l’impérialisme russe d’un côté et les impérialistes occidentaux de l’autre. Et comme toujours, les crises inter-impérialistes se jouent sur le dos des peuples, ceux de Syrie dans ce cas.

Mais les larmes de crocodile de Macron pour le massacre de civils ne sont qu’une façade pour lui donner des excuses pour ses projets dans la région. Derrière cette prétendue empathie se cache la volonté des impérialistes occidentaux de déstabiliser le régime réactionnaire d’Assad, et peut-être surtout de montrer à la Russie qu’elle n’a pas les mains libres en Syrie pour imposer ses solutions.

Si Macron est aussi soucieux des civils de Syrie pourquoi n’a-t-il rien fait contre l’offensive militaire turque à Afrin ? Pourquoi ne l’est-il pas pour les autres peuples qui souffrent dans la région ?
A Gaza, les habitants de cette enclave sous blocus manifestent tous les vendredi depuis le 30 mars pour le droit au retour. Ces manifestations populaires se déroulent jusqu’au 15 mai pour marquer la Nakba, (« la Catastrophe »), date anniversaire du nettoyage ethnique de la Palestine par les sionistes en 1948. La réponse d’Israël a été d’envoyer des snipers, faisant à chaque vendredi des dizaines de morts et des milliers centaines ? de blessés par balle. Le tout avec le soutien des impérialistes occidentaux qui ne cessent de développer des accords politiques, économiques et militaires avec l’État sioniste.
Au Yemen, l’Arabie Saoudite, allié privilégié des impérialistes occidentaux dans la région, mène une guerre sanglante depuis 2014 contre les rebelles chiites Houtis, soutenus par l’Iran. Macron préfère recevoir en grande pompe le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman à Paris début avril que de condamner les exactions commises par le régime saoudien au Yémen, qui provoque une des pires crises humanitaires de notre époque.
D’ailleurs, les Occidentaux sont eux-mêmes fortement soupçonnés d’avoir utilisé du phosphore blanc lors de leurs frappes contre Daesh, une arme théoriquement interdite par les traités internationaux, tuant des dizaines de civils au passage.

C’est la véritable nature de l’impérialisme français : deux poids-deux mesures dans la condamnation des meurtres de masse, suivant les alliances et les objectifs du moment. Dénonciations des puissances régionales qui ne sont pas à sa botte (Syrie, Iran par exemple), soutien inconditionnel pour les puissances alliés (Arabie Saoudite, Turquie, Israël).
Si la France frappe aujourd’hui la Syrie, comme elle a pu le faire à plusieurs reprises ces dernières années, ce n’est certainement pas pour les intérêts des peuples. Mais dans l’unique volonté de préserver ses intérêts dans une région si fortement bouleversée et déstabilisée depuis plusieurs années. La défense des droits de l’homme, en réalité, ne l’intéresse pas.

Nous le répéterons jamais assez : l’impérialisme, c’est la guerre ! Et en tant que communistes, nous devons à tout prix nous opposer à cette guerre sans fin. Il ne s’agit en aucun cas de choisir un camp impérialiste plutôt qu’un autre. Nous devons soutenir les franges progressistes des peuples qui combattent, comme nous, les intérêts impérialistes. Et nous devons combattre ici, en France, notre propre impérialisme, l’impérialisme français.

 Arrêt des interventions impérialistes USA-GB-France et Russe en Syrie !
 Impérialistes hors du Moyen-Orient !
 Soutien à la lutte des peuples pour leur libération !

15 Avril 2018

Bulletin N°29 - Mai 2018