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Travailleuses sans-papiers : de multiples discriminations.

Partisan N°240 - été 2010

La vague de grève de 2008 a concerné 3000 salarié-es et 92 entreprises de nombreux
secteurs (BTP, nettoyage, sécurité, restauration…). Selon les chiffres du Ministère de l’immigration, 2800 salarié-es ont été régularisé-es en 2008 au titre de l’article 40 de la loi Hortefeux du 20/11/07, qui prévoit des possibilités de régularisation pour des Sans-papiers employés dans des « secteurs en tension ».
Une 2ème vague de grève a démarré le 12 octobre 2009 et a touché jusqu’à 6000
grévistes dans 2100 entreprises et 40 départements (...). Cette 2ème vague, plus importante que la première, a été plus diffuse mais la place des femmes s’est imposée, notamment celles des travailleuses qui exercent dans le nettoyage (au moins 120 femmes grévistes). De nombreu-x-ses intérimaires, des salarié-es au noir et/ou à domicile, de nombreu-x-ses chinois-es qui travaillent dans la confection et dans la restauration (dont une majorité de femmes) se sont mis-es en grève. 300 femmes qui travaillent dans l’aide à domicile se sont associées au mouvement.
Les revendications en 2009 réclament une circulaire qui instituerait une solution globale de régularisation, avec des critères applicables à l’ensemble des salariées [1], quelle que soit la nationalité, le statut de l’entreprise ou le département. 80 femmes sur les 90 qui exercent dans le secteur de l’aide à domicile ont été régularisées en 2008/09. 300 femmes de la 2ème vague sont à nouveau partie prenante de la lutte.
Ces femmes éprouvent encore plus de difficultés que les hommes à être régularisées car elles n’ont souvent aucun document qui prouve leurs activités professionnelles en France. Elles ont souvent plusieurs employeurs à la fois, et travaillent à temps partiel. Les pouvoirs publics exigent, pour les régulariser, un contrat en CDI, 35 heures hebdomadaires, et un salaire au minimum égal au Smic mensuel. Pour les femmes immigrées, l’accès à l’autonomie passe d’abord par l’obtention d’un titre de séjour de longue durée, qui doit être accessible à
toutes celles qui travaillent, quelle que soit leur situation familiale.

Marche Mondiale des Femmes 2010 Voir le site

(1)