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PSA Aulnay : C’est quoi être « réalistes » ?
Partisan N°262 - Février 2013
Face à la destruction des dizaines de milliers d’emplois dans l’automobile et à la fermeture annoncée du site PSA Aulnay pour 2014, le débat est vif parmi les syndicats et les ouvriers. En effet, comment défendre les intérêts ouvriers ? Quelle orientation suivre leur promettant un avenir ?
Une partie des ouvriers veut défendre l’usine et tous les emplois. Une autre partie revendique et lutte pour un reclassement interne ou externe à PSA, une prime de départ, des préretraites, etc… Toutefois, peu d’ouvriers font confiance à PSA et beaucoup redoutent de ne pas retrouver un emploi dans une région où le chômage est déjà massif. Faut-il être « réalistes », comme le disent Montebourg, Hollande, le maire PS d’Aulnay M. Ségura et certains syndicalistes, etc, qui ne parlent plus que d’un nébuleux « après-Aulnay » ?
Soyons réalistes face aux crises
En octobre et décembre 2012, de mauvaises nouvelles éclatent : les patrons de l’automobile annoncent la fermeture de 3 autres sites automobiles en Europe : Ford en Belgique et en Angleterre, et Opel en Allemagne.
Dans leur chasse au profit maximal, tous les grands monopoles de l’industrie automobile ont élargi leurs capacités de production. Toutefois, aujourd’hui, en Europe les ventes reculent et la production doit s’y adapter. L’économie mondiale évolue de façon très inégale : certains pays se sont développés économiquement – au moins provisoirement - et les groupes industriels de l’automobile se jettent sur ces marchés en développement. C’est le cas, par exemple, des « BRICS » : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Du coup, en permanence, le capital monopoliste réorganise sa production internationale.
A cela se mêle l’actuelle crise économique et financière mondiale. La soif de profit force les capitalistes à exploiter encore plus les ouvriers pour devancer et pour anéantir leurs concurrents et pour élargir leurs parts du marché, – ce qui amène finalement à une surproduction de capitaux et de marchandises (de voitures, d’ordinateurs, etc.). Les immatriculations, surtout en Europe, s’effondrent actuellement jusqu’à -13 % (PSA, Renault,..) et cela surtout en Europe du sud. Il n’y a pas de secret : la politique d’austérité rend de plus en plus difficile la vie aux couches populaires. L’achat de voiture devient un luxe…
Les gouvernements échouent dans leur ‘gestion de la crise’
Le problème n’est pas le ‘mauvais management’ d’une entreprise, comme disent certaines organisations politiques. Mais une crise économique mondiale qui dure depuis 2008 maintenant. Tous les milliards de cadeaux de l’Etat faits aux patrons - prime à la casse, prêts bon marché, allégements d’impôts, réductions des charges patronales… ont engraissé les grands groupes monopolistes et ont chargé toute la société des fardeaux de la crise. Mais ils n’ont pas résolu le problème : la surproduction est toujours là !
General Motors a déjà fermé 18 usines aux Etats-Unis. En Europe, 3 sites d’assemblages ont été fermés, à Anvers et à Trollhättan en Suède par GM, et en Sicile par Fiat. Mais selon des économistes, en Europe, plus de 10 usines d’assemblage seraient vouées à la fermeture. Ne parlons pas des sous-traitants et des autres emplois liés...
Les gouvernements et les patrons, en France comme ailleurs, ont échoué dans leur « gestion de la crise ». Mais tous veulent nous faire payer la crise économique capitaliste causée par leur système. Le « pacte de compétitivité » du gouvernement social-démocrate, déjà mis en place à PSA Sevelnord et chez Renault en Espagne ; et la mise en question du CDI par les patrons et le gouvernement annonce une exploitation encore plus dure des travailleurs.
Des emplois à des conditions correctes !
Les camarades qui veulent défendre l’usine et les emplois d’aujourd’hui à PSA et ailleurs ont raison, et le PSE doit être rejeté ! La grève du ferrage, en décembre à PSA Aulnay, a montré que les patrons ont peur quand les ouvriers s’unissent. Les camarades combatifs d’Opel Bochum appellent à une lutte commune de PSA et de la GM – dans toute l’automobile. Le « Conseil international des ouvriers de l’automobile » (CITA) organisera la solidarité ! Voilà la seule perspective réaliste pour les ouvriers.
Celle et celui qui ne veut plus du capitalisme et de ses crises doit rejoindre le camp des marxistes-léninistes. L’expropriation des capitalistes, une production planifiée selon nos besoins et où les licenciements auront disparu – ce n’est possible qu’avec le socialisme révolutionnaire, dans une société dirigée par le prolétariat sous la direction de son parti révolutionnaire.
Militants VP
