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Présidentielles : et bien voilà, rebelote !

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On se retrouve comme en 2017 avec Macron et Le Pen pour le deuxième tour. On va devoir une nouvelle fois devoir choisir entre le pire et le moins pire ?
Beaucoup avaient rêvé à Mélenchon comme au retour du Mitterrand de 1981 (puisque JLM s’est toujours présenté comme son fils spirituel) – et ça s’est joué à pas grand-chose, en effaçant soigneusement toutes les saloperies que Mitterrand a pu faire, de l’austérité et des licenciements aux soutiens des génocidaires du Rwanda ou des fascistes serbes… Et hier comme aujourd’hui, 0% de lutte de classe !
Au final, la démocratie bourgeoise est ainsi faite : pendant cinq ans, on subit, on résiste comme on peut face aux coups, aux mesures économiques et répressives imposées par le capitalisme en crise. Et puis, hop, parenthèse et soupape pour soulager, on vient nous demander de choisir qui va poursuivre le sale boulot de l’exploitation pour les cinq années à venir – c’est cynique, quelque part.
Car le capitalisme mondialisé, on le sait, il ne se réforme pas, il s’impose y compris même aux bourgeois. Il s’impose à tous ceux qui ont prétendu le contraire, ceux qui rêvent à un capitalisme à visage humain, à des jours heureux ou à un sauveur suprême plus ou moins radical. On a vu Mitterrand puis Hollande en France, Tsipras en Grèce, on l’aurait vu si Mélenchon avait été élu, tous les réformistes mangent leur chapeau et se couchent face aux exigences du capitalisme mondialisé – et s’ils résistent, on les élimine, comme Allende au Chili ! « Une seule solution, la Révolution ! », c’était un mot d’ordre de mai 1968, ça reste toujours vrai ! Autre formule à méditer, celle rappelée par Coluche : « Si les élections pouvaient vraiment changer quelque chose, elles seraient interdites ! ».

On a donc Le Pen, on connaît. L’extrême-droite ripolinée bien présentable grâce à Zemmour. Qui se prétend du côté du peuple, qui nous chante aujourd’hui son côté « social », mais a toujours choisi le camp de la réaction, qu’il s’agisse d’immigration et de voile, de retraites, de salaires, de logement ou de précarité. Qui prétend regrouper toute la droite la plus extrême et la plus réactionnaire, des fascistes zemmouriens jusqu’aux apprentis dictateurs républicains. La copine aux fachos de Orban (Hongrie) à Poutine (Russie). L’islamophobe et la raciste. En 1985 déjà on chantait « la jeunesse emmerde le Front National ! », et ça n’a pas changé.

Macron, beaucoup ont cru en lui en 2017. Ministre de Hollande, grand banquier, c’est bien sûr le candidat du MEDEF et de l’impérialisme français, des lois antiouvrières (travail, chômage, retraites, sans-papiers, précarité) et de la répression (contre les Gilets Jaunes, les syndicalistes combatifs, les antifas, les écologistes radicaux), du nucléaire, du glyphosate et des toxiques chimiques, de Parcours sup et de la sélection des jeunes et étudiants dès le lycée pour les besoins du capitalisme, de la crise de l’hôpital, du soutien sans faille à l’Etat sioniste d’Israël et de Barkhane au Mali. Et on en passe. Il a réussi à faire campagne en ne promettant que de la sueur, du sang et des larmes pour son deuxième mandat. Trop fort, non ? A tel point qu’une partie de ses électeurs de 2017 sont revenus sur Mélenchon.

Le Pen et Macron ne se combattent pas par un bulletin dans une urne, et dimanche il ne sert vraiment à rien de voter. Même du point de vue réformiste de la survie immédiate, pour les sans-papiers et les victimes de violences policières, on n’a rien à attendre. Et pourtant, tous autour de nous, ils appellent à voter Macron contre la fasciste, comme aux élections précédentes. La sainte alliance des bourgeois et des réformistes, plus ou moins réactionnaires, tous pour une bonne gestion du capitalisme, sans les excès d’une extrémiste incontrôlable. Ce n’est pas notre affaire, nous ne jouons pas de ce jeu.

Le Pen et Macron, ils se combattent d’abord dans la rue bien sûr, et on va s’y retrouver très vite, la rage au ventre. Contre les lois antiouvrières, l’austérité et la misère, la précarité, la flexibilité, contre le racisme et l’islamophobie, pour le soutien aux sans-papiers, contre la répression et la dissolution des associations progressistes.
Mais ça ne suffit pas. Car la confusion est très répandue dans nos rangs : qui sont nos amis ? qui sont nos ennemis (y compris ceux qui se cachent et nous entraînent dans l’impasse) ? Quelle société ? Quel bilan des échecs passés, de la Commune de Paris à la Révolution Chinoise en passant par la Révolution Russe ? Quelle démocratie véritable ? Quel internationalisme ?
Plus que jamais ces questions sont essentielles. A l’heure des guerres en Ukraine, au Mali, au Yémen, en Syrie et en Palestine, à l’heure des impérialismes anciens ou nouveaux, des épidémies, du changement climatique et de la destruction de la planète, de la mondialisation capitaliste.
Nous sommes dans la confusion et désorganisés, ce qui nous manque, c’est « Conscience et organisation ». Nous nous agitons d’une manif à l’autre, d’une grève à l’autre, d’une mobilisation à l’autre mais on n’avance pas : on n’arrive même plus à être partout tant l’attaque est générale ! Quand on ne nous amuse pas avec des bulletins de vote !

Alors, dimanche, on ne votera pas, on boycottera ces élections.
Pas par rejet de la politique, mais pour affirmer notre camp. Ce qui veut dire aussi sortir du repli et de l’individualisme, du chacun pour soi, de l’agitation effrénée, du spectacle des réseaux sociaux. Il faut s’organiser, se regrouper, reconstituer un quartier général des prolétaires, des exploités.

C’est ce à quoi travaille l’OCML Voie Prolétarienne.

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